Claire BOUDET

« La vie peut vite basculer, on est tous susceptibles d’être un jour dans une situation de handicap. » Découvrez le portrait de Claire Boudet, Référente handicap, à la Fondation HOPALE.
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Claire BOUDET

Claire Boudet est référente handicap à la Fondation Hopale, basée à Berck-sur-Mer, qui regroupe six établissements sanitaires et huit structures médico-sociales. Elle est l’une des premières référentes OETH et revient à cette occasion sur ses dix ans d’engagement.

« Un hasard fait bien les choses », c’est ainsi que Claire Boudet parle de son engagement.

Née à Berck-sur-Mer, à l’écoute des autres, elle a toujours eu cette sensibilité pour le handicap. « La vie peut vite basculer, nous sommes tous susceptibles d’être un jour dans une situation de handicap, explique-t-elle. C’est essentiel de tendre la main et de trouver ensemble des solutions ».

Des solutions, elle en trouve au quotidien. Référente handicap à la Fondation Hopale, elle a en charge 2 300 salariés, essentiellement des infirmiers et aides-soignants. Claire Boudet travaillait au service Ressources Humaines de la fondation quand le poste de référent handicap a été créé, en 2009 « grâce à la volonté du directeur général adjoint », précise-t-elle. « Il faut une implication et une véritable volonté de la direction pour donner un élan et des moyens à ces politiques » ajoute Claire. D’ailleurs dans l’organigramme, son poste est rattaché directement à la direction générale.

À l’époque, la fonction est toute nouvelle, Claire doit trouver ses marques. « L’association OETH ne proposait pas encore de formation, je me suis débrouillée un peu toute seule. » Elle commence par rencontrer les partenaires sociaux, les encadrants, les directions pour faire connaître sa mission et insiste sur l‘aspect confidentiel de son rôle. Le bouche-à-oreille fonctionne, les salariés viennent facilement la rencontrer. Dix ans plus tard, Claire admet en riant qu’elle « fait un peu partie des meubles ».

Au quotidien, elle s’appuie sur trois médecins du travail et sur les formateurs PRAP (Prévention des risques liés à l’activité physique), d’anciens animateurs TMS (Troubles musculo-squelettiques) formés par l’OETH à la prévention des risques physiques.

« C’est une affaire d’équipe, ils sont mes yeux sur le terrain. Leur présence facilite beaucoup les choses, notamment sur les retours en poste. »

Au sein de la fondation, la commission santé joue un rôle essentiel en terme de prévention. Elle se réunit à la demande du médecin du travail, lorsqu’un salarié risque de se trouver en situation d’inaptitude sur son poste et permet de trouver des solutions pour le maintien dans l’emploi : aménagement de poste, changement de service ou de fonction. « Notre objectif, c’est d’éviter au maximum les licenciements », ajoute Claire.

L’OETH est un des partenaires qu’elle sollicite régulièrement pour des bilans de reconversion, des formations ou des aménagements de poste. Cela peut aller du poste informatique avec système en braille pour un kinésithérapeute malvoyant au fauteuil ergonomique ou au bureau à hauteur variable. « Au bout de dix ans, on se connaît bien maintenant. Notre collaboration est fluide, régulière… et surtout efficace ! », précise-t-elle.

Claire n’aime pas beaucoup parler d’elle, mais elle évoque avec fierté et émotion le parcours d’anciens salariés qui ont pu rebondir grâce au travail de toute son équipe. Une aide-soignante qui a pu suivre une formation pour devenir infirmière, ou cet aide-soignant, en difficulté psychologique et à bout dans son métier, qui a obtenu un BTS cuisinier. « On a fait quelque chose de bien », explique-t-elle simplement.

Alors, quel bilan dresse-t-elle de ses dix ans comme référente handicap ? Si elle admet qu’il reste encore du travail, notamment auprès des salariés, Claire veut rester positive. Sa mission a évolué, puisqu’elle s’occupe également de la qualité de vie au travail, « un choix cohérent, qui va dans le bon sens ». Quant à la suite, « j’ai 57 ans maintenant, j’espère que ma mission se poursuivra après mon départ », conclut-elle avec espoir.

Ce reportage a été réalisé pour les 30 ans de l'association OETH en 2021.