Louise Maurel

« Il y a un véritable intérêt à travailler de manière collective et mutualisée sur le sujet du handicap. »
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Louise Maurel

Le Groupement de Coopération Sociale et Médico-Sociale Moyenne Garonne regroupe 22 associations du Lot et Garonne, qui œuvrent majoritairement dans le champ de l’accompagnement de personnes en situation de handicap. Depuis 5 ans, les coopérateurs mettent en place une politique handicap mutualisée. Une démarche atypique et innovante qui porte ses fruits.

Comment est venue l’idée de mutualiser entre vos 22 associations votre politique handicap ?

Notre rôle est de structurer et de faire coopérer nos associations sur différents sujets : formation des salariés, mutualisation des moyens humains, des ressources… 
Nous travaillions déjà ensemble sur les volets RH et GPEC, c’est donc tout naturellement que nous avons voulu appliquer cette démarche à la politique handicap.  C’est d’autant plus essentiel que notre secteur est l’un des plus touchés par les invalidités professionnelles, devant celui du BTP. L’objectif est d’améliorer le recrutement, l’accompagnement et le maintien dans l’emploi des personnes en situation de handicap au sein de nos structures. 

Quelles ont été les différentes étapes ? 

En 2018, nous avons mis en place un premier appel à projet avec l’OETH pour réaliser un état des lieux des politiques handicap menées chez nos coopérateurs, accompagnés par un expert.

Cet état des lieux a été suivi de préconisations, qui ont pu être déployées lors d’une deuxième phase. Ainsi, nous avons réalisé un kit d’appui pour les directions, un guide à destination des salariés. Nous avons également organisé deux sessions de formations de deux jours chacune en 2021.  La première à destination de douze managers recruteurs, pour leur permettre de mieux cibler les profils de postes et d’améliorer le suivi des parcours professionnels. La seconde en direction de douze salariés était consacrée à de la sensibilisation, notamment aux postures à adopter avec des collègues en situation de handicap.

Enfin, la troisième phase, qui vient d’être lancée, sera la création d’un véritable  poste de référent handicap. Cette personne fera le relais deux jours par semaine pour toutes nos associations. C’est une étape vraiment importante qui permettra d’incarner notre politique.  Souvent, nos salariés qui côtoient au quotidien des personnes en situation de handicap ont du mal à reconnaître leur situation et à demander de l’aide. Ils attendent le dernier moment, parfois trop tard, pour prévenir leur employeur. Nous espérons que la présence d’un référent permettra de prévenir ces ruptures de parcours de ces professionnels et agira en parallèle vertueusement sur le recrutement d’autres salariés qui pourraient avoir une reconnaissance handicap.

Quel rôle a joué l’OETH dans la mise en place de cette politique ?

L’OETH nous a accompagnés depuis le début, dans le financement, évidemment, mais surtout dans la méthodologie et le conseil qu’il nous a manifesté dans le développement de ce projet. Nous avons co-construit ensemble ce projet, étape par étape, en fonction des besoins. Et c’est ce qui en fait la réussite. 

Ce choix de la mutualisation, vous le recommanderiez à d’autres groupements ?

C’est certain ! Il y a un véritable intérêt à travailler collectivement sur ce type de sujet, parfois difficile à appréhender seul, surtout pour les petites structures qui se sentent souvent démunies. 
Agir ensemble permet de partager des bonnes pratiques, des réflexions, d’engager des actions concrètes et de trouver des solutions. Cela a permis une véritable prise de conscience, du côté des salariés comme des directions. On sent que notre politique handicap commence à infuser au sein de toutes les structures. Maintenant il faut poursuivre nos efforts et aller plus loin. C’est dans la durée qu’on pourra mesurer les effets bénéfiques de notre démarche.