OASIS Handicap
Marie Maas a participé à la création et au développement d’OASIS il y a 10 ans. Elle revient sur cette expérience qui a fortement marqué son parcours personnel et les évolutions passées et à venir du dispositif.
OASIS fête ses 10 ans. Pourquoi avoir créé ce dispositif ?
A l’époque, la politique handicap portée par notre branche professionnelle était principalement axée sur le maintien dans l’emploi. Notre nouvel accord prévoyait de développer le recrutement car le secteur social et médico-social avait de gros besoins, qui n’ont d’ailleurs cessé de s’amplifier depuis. Nos métiers ont la particularité d’être directement adossés à un diplôme ou une certification. Pour y accéder, il ne suffit pas de postuler. Il faut s’engager dans un parcours de formation plus ou moins long, qui peut être un frein pour des personnes en situation de handicap. Nous avons donc eu l’idée de les accompagner dans la préparation de ce parcours. C’est tout l’objectif d’OASIS.
Comment le dispositif a-t-il été conçu ?
Nous sommes allés voir ce qui se faisait en région et avons finalement été séduits par une préformation portée par l’IRTS de Montpellier et financée par ce qui était alors la région Languedoc-Roussillon. Elle visait à accompagner des personnes éloignées de l’emploi vers les métiers de l’intervention sociale. C’est sur cette base que nous avons créé OASIS. Nous avons d’abord expérimenté la démarche pendant deux ans à Montpellier avant d’essaimer à l’échelle nationale. Grâce à l’Unaforis (Union Nationale des Acteurs de la Formation et de la Recherche en Intervention Sociale) qui porte les organismes de formation du travail social, OASIS est aujourd’hui présent sur 25 territoires.
Quelle est la valeur ajoutée du dispositif pour une personne en situation de handicap ?
C’est une préformation qui permet à chaque candidat de se préparer et de s’assurer qu’il a choisi la bonne voie avant de s’engager dans un cursus de formation. L’enjeu est de valider son projet professionnel et de sécuriser son parcours. Cela étant, l’objectif du dispositif réside dans la découverte de nos métiers. S’il permet à certaines personnes de vérifier que notre secteur d’activité ne leur convient pas et les conduits à s’orienter différemment, nous considérons aussi que c’est positif.
Selon la dernière enquête que nous avons réalisée, OASIS enregistre 70 % de sorties positives, c’est-à-dire de personnes embauchées directement après la préformation ou engagées dans un parcours de formation, notamment en apprentissage.
Quel regard les employeurs portent-ils sur OASIS ?
Globalement, c’est pour eux une ouverture sur de nouveaux profils. OASIS leur présente des candidats ayant déjà le plus souvent derrière eux un passé professionnel et un vécu marqué par la résilience. Ils ont par ailleurs développé une grande qualité motivationnelle et ne sont pas là par hasard. Leur expérience du handicap leur donne une posture particulière dans le travail social. D’une certaine manière, elle les rapproche des personnes qu’ils accompagnent.
Le dispositif a-t-il connu des évolutions depuis sa création ?
La première grande évolution a été l’essaimage sur 25 territoires. Mais OASIS s’inscrit également dans un processus d’innovation pédagogique permanent. Des groupes de travail réunissant les référents pédagogiques œuvrent à l’amélioration continue des formations à travers notamment le partage de pratiques. OASIS est par ailleurs actuellement en pleine transformation puisque le dispositif sera prochainement élargi aux métiers du soin ; Nous allons construire des parcours vers les métiers d’infirmier et aide-soignant. L’objectif est de répondre à tous les besoins des employeurs de notre secteur.
Un mot pour résumer OASIS ?
Je dirais « richesse » : richesse des rencontres et des découvertes. C’est valable pour les stagiaires mais aussi pour moi-même qui participe au sein d’OETH au développement de ce dispositif depuis sa création. A titre personnel, j’ai pris beaucoup de plaisir à contribuer à faire grandir OASIS. Ce faisant, j’ai moi-même grandi professionnellement.