OASIS Handicap
Au tournant de la quarantaine, Lynda Furtado a souhaité redonner du sens à son activité professionnelle. Cette ancienne commerciale a trouvé sa nouvelle voie grâce au dispositif OASIS. Elle prépare aujourd’hui un diplôme d’éducatrice spécialisée.
Comment avez-vous découvert la préformation OASIS ?
A l’époque, j’étais en arrêt longue maladie. L’assistante sociale de la CARSAT m’a orientée vers Inclu’Pro, un dispositif financé par l’Agefiph. Au cours de ce rendez-vous, on m’a parlé d’OASIS en m’expliquant que c’était une porte d’entrée vers les métiers du secteur social et médico-social. C’était précisément le domaine professionnel vers lequel je souhaitais m’orienter. Venant de l’import-export de marchandises, où j’étais commerciale, j’avais besoin de redonner du sens à mon travail, d’aller vers l’humain. Je voulais pouvoir rentrer chez moi le soir en me disant : « Aujourd’hui, j’ai fait quelque chose de bien qui a servi aux autres. ». Mais mon projet était encore très flou... J’ai eu un entretien avec la directrice de l’Institut Régional du travail social (IRTS) de Loos (Nord), j’ai fait un écrit expliquant mes attentes et j’ai finalement intégré OASIS de décembre 2022 à avril 2023.
Que vous a apporté cette préformation ?
Le dispositif m’a permis de découvrir plusieurs métiers. Dans ma promo, il y avait des gens qui voulaient être assistante sociale, accompagnant éducatif et social (AES), éducateur spécialisé... Au départ, je souhaitais devenir monitrice éducatrice. Mais j’ai progressivement réalisé que le métier d’éducatrice spécialisée me conviendrait mieux. C’est l’avantage de la préformation : on nous présente les fiches de poste dans le détail. Deux périodes de stage de trois semaines chacune permettent ensuite d’expérimenter la réalité du terrain et de confirmer ou de modifier son choix. C’est pour cela qu’OASIS me semble vraiment adapté à des personnes en reconversion professionnelle.
Quelle a été la suite de la préformation ?
Je me suis décidée à préparer un diplôme d’Etat d’éducatrice spécialisée en alternance. C’est un sacré défi car retourner à l’école demande un gros effort de motivation ! Comme je n’avais qu’un niveau bac, j’ai d’abord fait une validation des acquis professionnels (VAPP) pour pouvoir intégrer la formation. Puis, avec l’aide de ma responsable de formation, j’ai pu postuler auprès de Papillons Blancs Services. J’y suis aujourd’hui en contrat d’apprentissage pour trois ans. Quand on est reconnu travailleur handicapé, il n’y a pas de limite d’âge pour accéder à ce type de contrat. J’accompagne aujourd’hui des personnes avec handicap intellectuel dans l’élaboration de leur projet professionnel. Cela correspond tout à fait à ce à quoi j’aspirais. Je m’y sens vraiment très bien.
En quoi vos expériences passées, professionnelles et personnelles, vous sont-elles utiles ?
Comme commerciale, j’ai développé un sens de la sociabilité, de la communication, de l’écoute active. Ces acquis professionnels me sont très utiles. Mon expérience du handicap tout comme mon expérience de mère d’un enfant grand prématuré m’ont aussi apporté la connaissance de tout un écosystème social et médico-social (la MDPH, le CCAS...) que je côtoie aujourd’hui dans le cadre de mon travail.
Un mot pour résumer le dispositif OASIS ?
Sans hésiter, le mot « Chance »... Parce que dispositif est venu ouvrir une porte au moment où je me disais que ma deuxième partie de carrière risquait d’être assez chaotique... Je pourrais aussi choisir le mot « Merci ! » Quoiqu’il en soit, je n’aurai jamais assez de mots pour décrire le bien que cela me fait d’avoir aujourd’hui un projet, une perspective professionnelle qui me corresponde. Je le dois clairement à OASIS et à OETH.