OASIS Handicap
Référent OASIS à l’Institut régional du travail social de Montrouge, Grégory Abramowitch accompagne les étudiants du dispositif à chaque étape de leur parcours. Son objectif : leur redonner confiance en eux et les aider à trouver leur nouvelle voie professionnelle.
Quel est votre rôle en tant que référent OASIS ?
C’est un rôle très polyvalent. En tant que référent, je suis présent à toutes les étapes du dispositif : en amont, lors de la sélection des candidats, et pendant la préformation, où j’assure l’accompagnement pédagogique, collectif et individuel. Je suis aussi en lien avec les employeurs, notamment pour trouver des terrains de stage ou d’alternance pour les étudiants qui souhaitent s’engager dans cette voie après leur préformation OASIS. Au sein de l’Institut régional du travail social de Montrouge, je suis également chargé du soutien des projets inclusion diversité handicap. Nous avons créé un groupe d’une dizaine de personnes (formateurs, personnels administratifs, référents handicap, étudiants, etc.) pour mieux accueillir et accompagner nos étudiants en situation de handicap. Cela donne une autre résonance au dispositif. Il serait dommage de limiter OASIS à la seule préformation. L’objectif est vraiment de proposer un accompagnement global dans la durée.
Quel est, selon vous, l’intérêt pour un stagiaire d’intégrer OASIS ?
J’ai posé la question à mes étudiants : ils estiment qu’OASIS leur donne l’occasion de découvrir la réalité du travail social et de prendre le temps d’affiner leur choix d’orientation. Ils réalisent progressivement que le handicap n’est pas un frein à leur projet. OASIS leur permet de reprendre confiance en eux. Pour certains d’entre eux, c’est aussi l’occasion de retrouver un rythme après une période d’inactivité. Les étudiants OASIS travaillent en petits groupes, de 15 personnes maximum. Cela leur permet de travailler en équipe de façon interactive sur des exercices pratiques. Il y a peu de cours magistraux. L’idée est d’apprendre par l’expérience. On est dans le concret. Les étudiants sont pleinement acteurs. Ils vont sur le terrain, découvrent les cours à l’université, réalisent des enquêtes, publient un journal… Tout cela leur apporte des repères concrets pour se déterminer : certains souhaiteront reprendre des études, d’autres opteront pour un cursus plus court.
Y a-t-il un profil type de stagiaire ?
Les étudiants sont unanimes pour dire que leur trait commun, c’est la motivation. Ce sont des personnes qui ont une expérience de la vie et une maturité professionnelle, même s’il y en a aussi de plus jeunes. Ils savent pourquoi ils sont là et ce qu’ils viennent chercher. Bien sûr, ils ont aussi en commun d’être en situation de handicap, mais ce n’est pas forcément un élément central. Cela étant, ils ont tous plus ou moins fait l’expérience de la vulnérabilité et ils connaissent leurs limites. À mes yeux, c’est un vrai atout, surtout pour un travailleur social.
Quels sont les retours des employeurs sur ce dispositif ?
La responsable RH d’une grande association nationale qui a accueilli une stagiaire me disait qu’il y avait eu un avant et un après pour les professionnels qui avaient travaillé avec elle. Comme cela peut arriver, au départ, ils se sont montrés réticents à l’idée d’accueillir une personne en situation de handicap, puis ils ont pris conscience de leurs préjugés, au fur et à mesure. Le dispositif OASIS réunit beaucoup d’ingrédients pour que les choses se passent bien : la motivation et la maturité des stagiaires, qui sont nos meilleurs ambassadeurs, mais aussi la préparation et l’accompagnement dont ils bénéficient.
Un mot pour résumer OASIS ?
Là aussi, j’ai interrogé les étudiants. Ils se sont accordés sur le mot « rencontre ». Je trouve que c’est un choix très juste. OASIS est en effet l’occasion de multiples rencontres : entre étudiants au sein du groupe, mais aussi dans le milieu professionnel. C’est également une rencontre avec soi-même et avec un nouveau métier...