Christelle Garcia
« Si toutes les structures avaient un accord de branche comme l’OETH, nous pourrions être plus efficaces. »
Christelle Garcia est responsable du service social et conseil en maintien en emploi au sein d’OSTRA, service interentreprises de santé au travail qui accompagne 10 000 entreprises et 130 000 salariés en région parisienne. Elle évoque son partenariat avec OETH et l’évolution des politiques handicap au sein des entreprises.
Pouvez-vous nous présenter votre structure et votre métier ?
Notre rôle est de conseiller nos entreprises adhérentes dans la mise en place de mesures pour préserver la santé de leurs salariés et éviter ou diminuer les risques professionnels : aide à l’évaluation des risques, Document Unique, gestion des inaptitudes… Nous suivons près de 10 000 entreprises, de toutes tailles et tous secteurs d’activité. Pour cela, nos médecins du travail s’appuient sur une équipe pluridisciplinaire (conseiller en prévention, infirmier, assistant de service social, ergonome, psychologue du travail…).
Au sein d’OSTRA, je suis responsable du service social et conseil en maintien en emploi (SSCME). Notre équipe est constituée de sept assistants sociaux et quatre conseillers en maintien en emploi. Sur le volet maintien en emploi, nous accompagnons environ 600 personnes par an. Nous agissons sur demande du médecin du travail et uniquement si le salarié est d’accord et volontaire. Avec lui, nous étudions les différentes possibilités : aménagement de poste, reclassement en interne ou dans une autre entreprise, reconversion ou solutions sociales alternatives et mobilisons les aides techniques, humaines et/ou financières et les acteurs (entreprise, assurance maladie, OETH…) nécessaires à la mise en œuvre de la solution.
Quelle est la nature de votre partenariat avec OETH ?
Quand nous intervenons auprès d’employeurs ou de salariés du secteur sanitaire et médico-social, nous les informons sur OETH, ses missions, ses actions. Nous pouvons également être amenés à échanger avec les gestionnaires conseil en amont de la rencontre avec l’employeur sur certains dossiers, pour préciser un dispositif ou trouver la solution la plus adaptée. Les équipes sont très réactives et nous travaillons en étroite collaboration. Enfin, OETH peut nous solliciter pour intervenir lors de tables rondes ou de webinaires. Ces moments d’échanges collectifs sont toujours très enrichissants. Pour nous, OETH est une des structures de référence, efficace et reconnue.
Si toutes les structures avaient un accord de branche comme OETH, nous pourrions être plus efficaces dans le maintien en emploi et la prévention des risques professionnels.
Vous travaillez depuis 2007 au sein du SSCME d’OSTRA, quel regard portez-vous sur l’évolution de la question du handicap au sein des entreprises ?
Le travail de communication et de sensibilisation réalisé par OETH et de leurs partenaires porte ses fruits. Nous constatons une réelle prise de conscience des entreprises, de plus en plus handi-engagées et handi-accueillantes.
Par exemple, le nombre de référents handicap augmente d’année en année. Nommer un référent handicap dans son entreprise, c’est un signal fort pour montrer son engagement sur cette thématique. Pour les salariés, c’est rassurant. Le référent sert de médiateur, à qui il est parfois plus facile de parler qu’à son supérieur. Pour nous, en tant que service de santé au travail, c’est facilitateur d’avoir une personne ressource en interne avec qui « parler le même langage » et co-construire la solution.
Le chemin est encore long, c’est un travail quotidien, de longue haleine, mais les avancées sont perceptibles, pas après pas. Les aides, les dispositifs, les financements existent. L’essentiel, c’est de sensibiliser les directions des entreprises afin qu’elles se mobilisent, en lien avec leurs partenaires sociaux, et impulsent le déploiement d’une politique handicap au sein de leur structure.
Ce reportage a été réalisé à l'occasion des 30 ans de l'association OETH en 2021.